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Moi, Mélina, 15 ans, j’ai twitté

Je m’appelle Mélina, de mon vrai prénom. Ameriquebecoise, c’est un pseudo que j’ai enfilé lorsque je suis arrivée sur Twitter en avril 2011. Si je suis sur ce réseau social aujourd’hui, c’est grâce à ma prof de français de l’an dernier, @drmlj. Nous, élèves de seconde, nous nous retrouvions en demi-groupe dans la salle informatique ou pendant l’heure d’accompagnement personnalisé (descendant de l’aide individualisée), à faire des exercices d’écriture ou à communiquer entre nous lors de recherches sur le Romantisme, via Twitter. Notre objet d’étude : « Ecrire, publier, lire ».

Je crois que @drmlj connaissait un de nos points faibles : Internet, l’invention préférée pour tout adolescent qui se respecte ! Rien que pour ça, nous étions un peu plus enthousiastes, motivés que pendant un cours « classique ». D’habitude, on utilise Internet quand on est à la maison, pour la détente. Du coup, on a psychologiquement moins l’impression de travailler quand on s’en sert à l’école.

Lorsque @drmlj nous a annoncé que nous allions nous servir de Twitter en classe, je crois que nous ne l’avons pas tous prise au sérieux. Comme mes camarades, je n’avais jamais tweeté. Et, comme pour la plupart d’entre eux, je pensais que Twitter c’était la même chose que Facebook… en moins bien. Peu à peu, nous nous sommes rendus compte des différences entre ces deux réseaux sociaux, surtout par la fameuse limite des 140 caractères. @drmlj exigeait que nous communiquions entre nous uniquement en tweetant pour nous familiariser avec cette contrainte (c’était peut-être aussi une façon de nous faire garder le silence ?) et lorsque nous avions une question à poser à notre professeure, nous devions le faire via Twitter pour que toute la classe puisse profiter de la réponse.

@drmlj avait ouvert un compte pour la classe et nous avions aussi notre propre compte d’élève. Ce qu’elle ne nous avait pas dit tout de suite mais que nous avons finalement découvert, c’est que nos tweets étaient lus par des personnes extérieures au lycée. Cela nous a incontestablement motivés à faire attention à notre orthographe, au vocabulaire employé, à la grammaire… @drmlj nous a même fait remarquer que les phrases dans nos copies (lues uniquement par la prof) contenaient bien plus de fautes que nos tweets. Le fait d’avoir 140 signes pour nous exprimer, ça nous a vraiment forcés à avoir un contrôle absolu sur notre langage (histoire de bouleverser nos habitudes) : nous avons appris à aller droit au but dans l’expression de nos idées, avec un registre de langue convenable. Au début, c’était un peu laborieux car l’exercice n’est pas évident. Il a pu nous arriver d’éprouver une certaine frustration, au commencement. Puis on se familiarise avec l’outil et ça passe mieux.

J’ai trouvé cette expérience enrichissante sur plusieurs niveaux. En tant qu’élève, tout d’abord. Avant l’an dernier, il était inconcevable pour moi d’utiliser un réseau social pour travailler. Ma soif d’apprendre a été largement étanchée en découvrant ce nouvel outil. Sur le plan personnel aussi, Twitter a bouleversé ma façon d’utiliser les réseaux sociaux. Une fois l’année scolaire terminée, j’ai ressenti l’envie de continuer de tweeter. J’ai été bien accompagnée dans mes premiers pas sur le réseau grâce à @drmlj et des personnes formidables qui l’entouraient. Ce qui est génial sur Twitter c’est que, quand on en a besoin, il y a toujours quelqu’un pour nous aider.

En nous faisant utiliser cet outil, @drmlj m’a transmis l’envie de publier. C’est pour ça que j’en suis là aujourd’hui, c’est pour cette raison-là que je me retrouve à mettre en ligne des textes que j’écris, à partager avec des personnes partout sur la planète.

Je dois beaucoup à @drmlj. Souvent, je fais l’éloge de son travail. Je ne la remercierai jamais assez et je ne manque pas une seule occasion de le faire (merci Madame). Tweeter, ça m’a fait évoluer dans ma façon d’écrire. Ça m’a fait grandir, aussi.

12 commentaires sur “Moi, Mélina, 15 ans, j’ai twitté

  1. Voilà une excellente prof (et une excellente expérience !)
    Un exemple à suivre pour l’enseignement des nouveaux moyens de communication/publication/apprentissage… au lieu de stigmatiser, de critiquer et d’interdire comme on le fait trop souvent ailleurs.

    Le problème généralement vient sans doute du fait que pour bien enseigner un moyen de communication, il faut bien le comprendre (et des adultes qui comprennent correctement le fonctionnement des réseaux sociaux ou tout simplement d’internet, ils ne sont pas si nombreux que ça…)

  2. Ca me donne envie de me lancer avec mes élèves. En maths, ce n’est pas forcément facile, mais je tenterai sûrement l’expérience un jour.
    Et je suis d’accord avec Guillaume Maurin, elle a l’air très bien, cette @drmlj 😉

  3. Moi, André, 65 ans, j’ai eu aussi des profs qui m’ont marqué pour la vie. Comme Mélina, je m’en souviens encore avec émotion. On ne twittait pas à l’époque mais certains profs étaient à l’avant-garde et nous ont aidé à être de notre époque.

    Bravo Mélina et @drmlj

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